Touren Berichte Hilfe
Login

Canal d'Entreroches

Le Talent des Mercredistes

Nul besoin de vous présenter ici Eclagnens et Le Coudray. Tout le monde connait évidemment ces deux bourgades séparées par le Talent. C'est dans la première que descend du bus huit hardis mercredistes. L'air est piquant, mais le temps est au beau. Pas de brouillard, pas de plafond bas, c'est étonnant par ici !

Après avoir admiré la fontaine du village, le groupe descend vers les bords du Talent. Cette rivière au cours calme fait des méandres, comme si elle voulait retarder le moment de se mélanger aux eaux de l'Orbe. Le groupe suit un sentier non balisé, mais bien marqué, sur un sol gelé et dur. La petite forêt est sauvage, peu entretenue. Puis, sous l'ancienne fortification préhistorique de Layaz, le sentier remonte par le Bois Bâtard vers le Coudray. On y voit encore de magnifiques écorces, mais un peu encombrantes pour les porter le reste de la course. Il faut là suivre un peu la route, mais c'est la seule vraie partie de macadam et il n'y a pas de trafic. Au Coudray, on admire par les portes ouvertes des vaches à l'étable et d'aucunes de pousser un peu vers les mangeoires du foin déposé devant le mufle des vaches, elles s'en régalent.

Un peu plus loin, après avoir retrouvé un instant la civilisation sous la forme de l'autoroute que nous enjambons, nous amorçons la descente vers Eclépens. Le silence et la tranquillité sont revenus dans les bois non loin du canal. Nous pique-niquons dans une prairie sauvage au-dessus des tunnels ferroviaires d'Eclépens. Si le trafic est intense, il ne dérange pas le troupeau de chamois en face sur les pentes du Mormont.

On atteint après la pause les restes du canal d'Entreroches, vestiges intéressants, puis qu'il avait été construit par des hollandais en 1637, pour initialement acheminer des marchandises des Pays-Bas, alors espagnols, vers l'Espagne en évitant la France. Mais les sous manquèrent et le canal ne relia qu'Yverdon à Cossonay. Il servit jusqu'en 1829, de voie de transport pour les vins vaudois et le sel de Bex destinés à LL.EE de Berne. Mais l'avènement du chemin de fer tua le canal et il fut remblayé par les matériaux excavés du tunnel.

Aujourd'hui, une toute petite portion a été rétablie et l'on peut y voir encore les murs de l'époque. De nouveaux panneaux explicatifs seront posés cette année.

Au bout du canal le bruit de la cimenterie d'Eclépens se fait entendre. Nous l'évitons et grimpons alors en direction du Mormont, haut sommet de 604 m et dont la crête fait office de partage des eaux. L'ascension est un peu rude, c'est la seule d'ailleurs de la journée. La forêt est belle, on y trouve de nombreuses places de pique-nique, avec bancs, tables, grills et abris. Nous renonçons au sommet, car il se trouve en pleine forêt et ne présente aucune vue.

Alors que nous commençons à descendre en direction de La Sarraz, nous surplombons tout d'un coup les carrières d'Eclépens. Celles-ci sont peu visibles depuis la plaine, mais là, c'est une fosse béante, immense, à plusieurs niveaux où une grande pelle mécanique charge un dumper aux dimensions imposantes. Nous restons baba devant ce spectacle surprenant.

Pas de coups de mine, donc pas de risques, nous retrouvons le revêtement dur d'une route qui suit la crête du Mormont et descend gentiment vers La Sarraz. Normalement on devrait y apercevoir le Mont Blanc, mais la brume ne le permet pas. Par contre ce sont au loin Pompaples, Orny, Bavois et d'autres villages que l'on repère, de même que la boucle de la Venoge qui, «en passant par la Sarraz a vu qu'un rien de plus elle était sur le versant nord et quand elle a vu l'Orbe sa sœur filler tout droit par Yverdon vers Olten, elle a dit, pardon, le nord c'est un peu froid pour moi, j'aime mieux mon soleil vaudois ».

Jolie ballade où nous avons côtoyé nature, histoire, archéologie, campagne et industrie.

François