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3 à 4 jours sur le glacier d'Aletsch

Nous nous retrouvons le vendredi soir à Interlaken.

J’ai organisé un dortoir dans mon appartement afin de prendre le premier train à 7h de Grindelwald Terminal.

Arrivés au Jungfraujoch, petit tour des vitrines sur l’extérieur. C’est magnifique.

Après équipement des baudriers etc, nous traversons les cavernes de cette incroyable construction humaine.

Au sortie du Jungfraujoch nous faisons un check matériel. Test DVA etc…

C’est parti pour 3 jours d’aventure.

Direction Mönchsjochhütte.

30 minutes de peau me permettant de voir un peu la forme du groupe.

Au Joch, nous descendons le glacier de l’Ewigschneefäld et glissons rive gauche pour trouver le bas de la rampe du Fieschersattel.

C'est splendide.

D’un pas assez lent c'est parti en direction du col.

Passage de la rimé crampons aux pieds, corde courte, nous continuons vers le col.

Afin d'éviter la chute, je pose un mini assurage sur un passage semi glacé.

Nous sommes encore dans le timing. Je pose la question au groupe, tout le monde est motivé pour le Fiescherhorn.

Crampons aux pieds, corde courte nous nous dirigeons vers le sommet, mi rocheux mi neige.

L’Ascension est assez facile et rapide car en très bonne condition, assez sèche. 2 h pour l’aller retour.

De retour au col, nous chaussons nos skis et nous nous dirigeons en direction de la Finsteraarhornhütte. Il est trop tard pour aller chercher le Kleiner Fiescherhorn.
De là, la descente est assez évidente, nous slalomons entre les crevasses, c'est magnifique.

Soirée tranquille à la cabane. Nous sommes déjà bien atteints par l'altitude, le soleil et le paysage.

Bilan de la première journée:
Super conditions pas de vent grand soleil crème solaire.
Je suis assez content de ma tactique à part en bas du Fischer satell, au passage de la rimée, nous aurions dû changer de la cordée de 4 personnes à 2 et 2 et mettre les crampons plus tôt, skis sur le dos..
Ne soit pas avare de changement de tactique, c’est accidentogène et ce n’est pas un gain de temps. Il fallait de tt façon faire un portage et changer les cordées. La neige était suffisamment dure, dans le bas, ce changement aurait été facile. faire 3 conversions de plus n’était pas forcément le bon calcul… Après, je ne voyais pas la Rimée. Je l’ai sous-estimée.

Jour 2:

Petit déjeuner à 5h départ à 6h nous avançons d'un rythme très lent il nous faudra 4h pour arriver au dépôt de ski avant l'arête sommitale.
Nous avons beaucoup de chance car l'arête est vraiment en condition. La trace est bonne, chaque pas se fait bien dans une neige encore suffisamment dure.
Cela nous permet d'avancer rapidement dans la partie neigeuse. La partie en rocher se fait très simplement. Kevin et Sylvia avancent très progressivement à un rythme lent mais tout à fait raisonnable. Cela me donne l'opportunité de bien profiter du paysage et de mon coéquipier Flo.

Je suis très heureux d'être là et d'accompagner ce petit groupe.

Il y a beaucoup de monde sur l'arête, mais les gens sont très fair-play et nous nous croisons facilement à des endroits tout à fait adéquat.

L'arrivée au sommet est splendide nous sommes quatre personnes il n'y a pas du tout de vent, c'est fantastique, quelle chance.

La descente par l'arête se fait gentiment à peine plus rapidement que la montée.

Après une pause nourriture hydratation nous commençons la descente à ski. Une heure plus tard nous sommes à la cabane pour récupérer nos sacs et repartir en direction du Grünhornlücke et de la cabane Konkordia.

Belle montée encordée, belle descente sans stress mais en respectant les distances et les îlots d’arrêt pour les pauses.

Les 150 m d'échelle vont nous achever mais un demi litre de panaché nous redonnera très largement le sourire.

Nous sommes vraiment très chanceux que le vent se lève seulement à 17h, quelle journée.

Bilan de cette deuxième journée:

Rien ne sert de courir, il faut avancer aussi vite que possible et aussi lentement que nécessaire. Le croisement avec une autre cordée aurait pu être optimisé mais je voulais avoir un œil sur ma cordée volante sur ce passage exposé. Alors je suis resté au sommet de la petite cheminée tandis que mon partenaire a avancé un peu, de fait, ce n'était pas complètement académique au niveau de notre taktik mais l’exposition était nulle. De toute façon les guides et leurs clients devaient attendre que ma volante finisse la cheminée alors, mon partenaire et moi aurions dû rester proche l’un de l’autre en attendant ma volante…. Nous aurions avancé les 4 ensemble.

Le soir à la cabane nous passons un bon moment à table.

Après le repas nous planifions la journée de demain. Nous hésitons à descendre sur Blatten ou sur Fiescheralp.

Nos critères pour le lendemain sont:

-pas trop de dénivelé

-pas trop de distance

-une arrivée en plaine à 15h

-un bon Röshti

-du plaisir et de l'esthétique.

Après longue réflexion ce sera direction Kranzberg puis descente sur Fiesch.


Jour 3:

Petit-déjeuner à 5h et départ à 6h . Nous traversons encore Konkordiaplatz, c'est absolument grandiose. Nous laissons nos affaires inutiles au pied de l'attaque et progressons lentement vers le sommet.

J’améliore la trace devant avec mon piolet. Cependant nous perdons beaucoup de temps pour les conversions car un participant n’est pas à l'aise techniquement dans cette neige semi gelée et semi molle.

À 10h, je décide de faire demi-tour afin de respecter notre timing ainsi qu'une belle sortie esthétique par le Haut Valais et Fiesch sans stress.

Nous nous posons sur un petit sommet pour une belle pose et descendons tranquillement et heureux vers nos affaires.

45 minutes plus tard, nos sacs sont prêts et nous nous dirigeons vers le bas, vers le Sud.

Encordés, la glissade se fait facilement vers la jonction avec le Märjelenne.

Ici, il y a un accès sous la glace.

C’est dingue.

Nous y passerons 30 minutes dans ce paradis de glace et de rocher poli par les millénaires.

C’est magique.

Nous nous libérons du collant et partons pour nos 300 m vers le col du Tälisee.

Glisse jusqu'au domaine skiable de Fiesch.

Terrace, bière et Rösti face au Sud.

Bilan du 3ème jours:

Crampons et portage dans la pente glacée molle. Améliorer la trace est fatigant pour moi et presque inutile dans cette neige croutée/glace/molle…..car une personne n’est pas à l'aise dans les conversions. De nouveau, mauvais calcul, même avec les couteaux…

Nous nous sommes bien écoutés et avons respecté nos exigences pour la fin de journée.

Nous avions bien de la marge pour vivre notre journée dans le respect de nos attentes.

La prochaine fois, je nous encorderai dès le début de la descente sur Konkordiaplatz. Il n’y a aucun argument contraire, c’est un faux plat, nous n’allons pas vite et c’est une course du CAS.

La montée sur col du Tälisee aurait pu être plus défensif en faisant un détour plus à l’Est et en évitant les pentes à 30°. Cependant le risque était de 2 en neige mouillée. Nous avons mis les distances et nous avions encore de la marge au niveau du réchauffement diurne. Je pense que c’était juste. Peut être dans le orange du 3/3

Fabuleux.

A plus pour de nouvelles aventures.

Val