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Traversée de Solalex au Rawil

Traversée de Solalex au Pas de Maimbré (Anzère) : RAS TVB!

La journée commence sur le quai de Vevey. Déjà quelques coups de stress pour divers taxis jamais arrivés, un funi annulé et une petite course matinale pour attraper le bon train. Mais tout le monde y est, à Vevey, Montreux ou Aigle, et nous pouvons tous les huit,  Vivien, Frédérique, Nadia, Frédo, Pascale, Catherine, Frank et moi, monter dans le train et le bus pour Solalex.

Pas le temps de s'arrêter pour les fameux cornets à la crème de Solalex ou un café au refuge Giacomini : malgré le ciel bleu inespéré, les orages de Météosuisse planent comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Petite gorgée d'eau en haut du Pas de Cheville, puis première descente sur Derborence. On croit entendre Ramuz murmurer dans la vallée « Quand on vient d'Anzeindaz, on dit là en bas ou là au fond... ». Mais pas le temps d'écouter plus les jolis mots du poète, ça parle déjà bacon et côte de bœuf à la fleur de sel. Midi se fait sentir, et c'est sur la remontée au fond de la vallée de Derborence que se fera le pic-nic, pour se donner de la force. Force il en faudra pour tenir le rythme de la montée direttissima jusqu'aux pieds des falaises fendues en deux invitant à s'engouffrer dans le Poteu des Etales. Sous le soleil, nos gourdes arrivent à sec. On trouve une rivière plus loin, bien maigre par les temps qui courent, mais à laquelle les plus courageux s'abreuvent. Les autres attendront la dernière traversée par les Cloujons, entre prairies et lapiaz, pour ravitailler leurs papilles asséchées par cette chaude journée à l'hôtel du Sanetsch.

Un très bel accueil nous est fait à l'hôtel. Lors du repas presque gastronomique, j'ai le droit à un petit cours accéléré de cinématographie de soixante-huitards : Rabbi Jacob, La chèvre, Jo, Les Tonton flingueurs et j'en passe. Je me rends compte que j'ai de grandes lacunes en culture du 20e siècle qu'il va falloir que je rattrape. Une fois nos gorges abreuvées (de bons comme de mauvais vins) et nos estomacs remplis, ne reste qu'à aller se coucher dans le dortoir de luxe des combles de l'hôtel. Pas le temps de dire ouf que Fredo respire déjà d'un souffle paisible et ronronnant, alors que Catherine attend toute la nuit les bras de Morphée. Sans succès.

Le lendemain, on reprend la route pour monter jusqu'au col du Sanetsch, un peu aidés par un 4 roues qui passait par là. Au col, nous longeons l'arrête de l'Arpille jusqu'à la Grand Gouille. Paysages lunaires, jeux d'ombres sur les flancs des montagnes, falaises tranchantes tombant dans la plaine, même le bouquetin éconduit semble partager notre humilité face à cette nature débordante. Au pied de la dernière ascension qui nous attend, nous reprenons notre souffle, mettons un peu de sucre dans nos veines et rassemblons notre courage. C'est parti pour la montée ! Silence dans les rangs, seules persistent les respirations bufflantes de chacun et les rythme de pas cadencés... Une corde, un précipice, quelques échelles et voilà, nous sommes déjà au col des Otannes comme dirait Vivien, ou Audannes selon tout le reste des gens. On est si content d'arriver au sommet qu'on a toutes et tous le droit à notre selfie perso en haut des échelles. On fait un dernier pic-nic bien mérité sur les ardoises en contrebas, et on repart vite, pas qu'on ait peur de l'orage ou de rater la dernière cabine, mais ce serait dommage de ne pas avoir le temps de manger la tarte aux abricots double crème chantilly dont Frédo et Vivien parlent depuis des heures et qui fait saliver tout le monde. Le temps d'observer trois beaux gypaètes au sommet et hop, en cabine, on économise nos genoux et ce qu'il nous reste d'énergie. Petite bière à l'arrivée et pâtisseries, auxquelles l'adage que j'ai appris la veille, « le prix s'oublie, la qualité reste », ne s'applique malheureusement pas. Les pieds sont fatigués mais pas les langues, dans le bus qui nous ramène à Sion où l'été continue de faire rage. Dernière glace, derniers échanges de photos, et chacun repart de son côté, les yeux remplis des étoiles qui brillent au-dessus du Sanetsch. Une magnifique course, et on remercie Vivien notre chef de course de nous avoir fait découvrir la lune aux portes du Valais !

Anaëlle