Cette course dans le Val de Bagne a failli être mise au rancart. Elle n'a pu échapper à un tel destin que grâce à (ou à cause de) l'appel d'une nouvelle membre au Club Alpin. A vous, chère Lectrice, cher Lecteur d'en juger : 
Ce samedi 20 septembre 2022, c'est dans une ambiance toute automnale que nous (la cheffe de course Pascale accompagnée de Rossana et de Romy) entamons cette randonnée au départ de Fionnay : il est 8h30 et la petite polaire est appréciée par ces petits 8⁰C qu'indique le thermomètre.  Les premiers pas se font sur en sentier au plat jusqu' à Bonatchiesse. Devant nous se profile le barrage de Manvoisin. Puis commence l'ascension assez raide à travers une forêt de mélèzes. Rapidement la végétation se fait plus rare et laisse place à un paysage plus herbeux pour finir dans de la caillasse. 
Mais n'anticipons point : A mi-parcours environ de notre première montée de la journée, une parenthèse culturelle nous a été offerte. De fait, la région est connue pour ses écuries à voûte, dites les écuries du Crêt. Jadis les bergers les édifiaient pour y abriter soit leur bétail, soit leurs productions fromagères. Leur construction se faisant en trois temps : un monticule de terre sur lequel on empilait des pierres bien imbriquées les unes autres ; puis on évidait l'ensemble en évacuant ladite terre par une ou plusieurs ouvertures latérales, lesquelles faisaient par la suite office de portes. Et le tout sans mortier ou autres matériaux de consolidation. De véritables prouesses et beautés architecturales.
Notre premier col, le col de Sarschlau (2622m), se situe entre de vertigineuses falaises. Mais l'ascension ne nécessite aucune corde. Le parcourt est bien tracé et les quelques chaînes sur la fin ne nous été d'aucune utilité si ce n'est pour nous rappeler à la vigilance.
Le vent se fait sentir et nous ne nous attardons pas longtemps si ce n'est pour admirer ce paysage époustouflant et y prendre quelques photos. 
A présent nous entamons une descente en lacets étroits vers une gouille, aux environs du lieu-dit Le Dâ (2365m), lieu de notre pique nique. Il nous reste encore la seconde ascension du jour, une bagatelle (env. 200m positif) au vu de ce que nous avons réussi le matin (env. 1200m positif) !
Nous voici au second col: le Bec d'Aigle (2567m). Que de beautés, d'émotions et surtout une magnifique vue plongeante sur le lac de Louvie en contrebas. La descente n'est pas aussi raide que depuis Sarschlau. En plein été, le lac se prête à une éventuelle trempette mais en cette fin de saison,  nous avons privilégié un rafraîchissement à l'auberge du même nom.
Il ne nous reste plus que la dernière partie descendante à présent. Les lacets sont plus larges et la pente un peu plus douce. Le décor est parsemé par ci par là de gros blocs granitiques scintillants en cette journée ensoleillée. Tout en étant vigilant où vous poserez vos pied, si à votre tour vous souhaiteriez faire cette boucle, n'oubliez de lever vos yeux sur votre gauche : une vertigineuse cascade se jette des hauteurs pour se fracasser bien des mètres en contrebas. D'ailleurs, ce ne fut que le dernier avatar de cette région particulièrement riche en barrage (Manvoisin), cascades et autres points d'eau (lac de Louvie, gouille du Dâ,…).

Sur la fin, notre responsable de course Pascale regrettait ne pas avoir pu observer de faune, bien que cette vallée est connue pour sa richesse. Si visuellement, nous sommes restées sur notre faim « animalière », nous avons été repues par la variété du décor paysager alternant forêts, pâturages et autres falaises. De surcroît, nos oreilles ont été à la fête tout au long de la journée : les marmottes ont sonné l'alarme sur pratiquement tout le tracé - leur faisions nous à tel point peur ?! 
Alors, chère Lectrice, cher Lecteur : votre verdict ? Personnellement, je suis d'avis qu'il a bien fait que cette course ait lieu et je remercie Pascale de nous avoir fait découvrir, à Rossana et à moi, ce coin de notre pays.