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Traversée du Blanc de Moming (3661m)
Notre belle aventure commença ce vendredi 12 juillet par un trajet en train puis en bus au départ de Vevey vers 7h30 pour arriver à Zinal vers 10h. Les prévisions annonçaient une pluie certaine (plutôt intense par endroits). Mais c’est par bonheur que notre groupe de 6 mené par notre chef de course Ewan avons entamer notre périple sous un ciel certes couvert mais tout de même ensoleillé (nous avons même sorti la crème solaire). Ce n’est qu’après les 300 premiers D+ que la pluie se manifesta. C’est donc dans la brume et « à la fraîche » que nous avons grimpé les 1000MD+ restant jusqu’à la cabane. Sentier exigu qui longeait le Besso (qui nous était alors caché), constitué sur la dernière portion de pierriers et de névés. Nous avons même traversé un magnifique pont suspendu au-dessus d’une cascade mais dont les nuages nous en cachaient la profondeur. Pont que nous traverserions le lendemain avec cette-fois tout le beau nécessaire pour en contempler les alentours.
Nous sommes arrivées vers 14h15 à la jolie cabane du Grand Mountet situé à 2886m. Toujours dans la brume et sous la pluie. Nous avons pris plaisir à finir notre dîner au chaud tout en savourant un bon thé à l’hibiscus et de bon gâteaux maison servis par des gardiens passionnés et très accueillants.
Nous étions 3 groupes dans cette cabane, soit une quinzaine d’alpinistes sur une centaine de places disponible. C’est donc avec bonheur que certains ont pu se ressourcer par une bonne sieste en cabane (fait plutôt rare). Vers 17h nous avons découvert les alentours et les nuages s’étaient dissipés pour laisser apparaître les magnifiques sommets environnants et leurs glaciers. Nous avions une vue imprenable sur la Dent Blanche, le Grand Cornier, le Roc Noir et en marchant un peu le Zinalrothorn nous dominait de ses 4221m. Nous avions pour seul fond sonore, le bruit des glaciers, l’eau qui s’écoule avec résonance à travers la glace. Je ne me suis, pour ma part, rarement sentie aussi petite et humble.
Après un bon souper et une bonne nuit nous sommes partis le lendemain vers 5h45 au petit jour. Nous avons rapidement atteint le début du glacier, mis nos crampons et nous sommes encordés. Nos 3 cordées ont bien progressé sur le glacier du Mountet qui était parfois truffés de «crevasses» que nous avons contournés mais qui procuraient tout de même un sentiment d’appréhension et de profonde humilité. Nos 1ers de cordées, très concentrés, ne s’en sont pas sentis déstabilisé et nous ont très bien guidé sur cette «immensité blanche».
Après avoir (enfin) atteint le col au début de l’épaule du Zinalrothorn, nous découvrîmes cette magnifique arête du Blanc de Moming toute enneigée (non tracé !) mais où perçait ces amoncellements de roche paraissant si instable mais pourtant plutôt fiable une fois le crampon posé dessus.
Notre progression à moitié sur neige et sur rocher débuta. Tout un exercice où l’arête est notre seule repère, ancrage, qu’il ne faut jamais quitter des yeux. C’est donc avec force de concentration que nous avons enchaîné des progressions tantôt de côté (un pied neige, un pied roche), debout avec les pieds à la Chaplin, et même à califourchon. Mais mon souvenir le plus « adrénaline » reste la partie où chacun se crante dans la glace et progresse de part et d’autre de l’arête. Expérience inoubliable. Impossible de profiter pleinement du paysage car l’heure n’est pas à l’admiration mais à la sécurité. Cela n’a rien enlever au plaisir, bien au contraire (bien que cela soit venu une fois l’arête vraiment passée).
A coup de piolet et de cramponnage dans la glace, nous sommes parvenus au bout de l’arête enneigée mais au début de l’arête rocheuse à 3640m. C’est alors que nous croisâmes nos compagnons français de la cabane. Ils ont pris une arête alternative en sens inverse et ont tenté de contourner par notre arête. Mais nous apprîmes plus tard ou nous supposions qu’ils n’en ont rien fait. De sûr un guide et sont client nous ont recroisé en sens inverse en saluant l’exploit car ils ont, eux, préféré rebrousser chemin.
Nous n’avons pu que saluer la démarche d’Ewan d’avoir planifié la course en ce sens, qui nous a permis de profiter pleinement de la dureté du glacier et de l’arête au petit matin.
La descente de l’arête rocheuse se fit sur son fil. Vigilance constante car le bon passage n’est pas toujours si évident à deviner. Nous avons terminé la descente par un petit rappel et avons retrouvé la cabane vers 15h. Pause-café/gâteau oblige afin de se ressourcer avant les 1300D- à effectuer avant 19h22 heure à laqelle nous avons pu attraper le bus. La descente bien que soutenu fut riche en paysage. Tous ceux que nous n’avions pu admirer la veille. Composés à la fois de roches brutes , de coteaux fleuris à souhait le tout traverser par de petits ruisseau comme des rivières redoutables (à faire vaciller les ponts !). De quoi se donner du baume aux genoux pour la dernière ligne droite.
CAS Jaman ne se quitte pas sans un pot ! que nous avons eu sur les quais de la gare de Sierre !
Merci à tous mes compagnons : Ana Maria, Silvia, Kevin, Lourenco et bien sûr Ewan, super chef de course. Très patient et pédagogue. Personnellement, c’est ma première sortie « alpine » cette année et j’ai eu l’impression d’avoir vécu et appris l’équivalent de tout un été ! J’en ressors grandie et des souvenirs riches en émotions.
Merci à tous !
Merci Ewan !
